dimanche 28 octobre 2012

TROPAS DE CRISTO


Olà amigos, meninas, meninos e a familia...e outros.

Ce week-end je me charge pour une fois d'écrire un article sur notre blog. Commençons donc par décrire la journée d'hier. Nous avons trouvé un nouveau magasin, ce qui à Luanda représente une prouesse technique (il n'y a pas de nom de rue, on ne parle pas portugais et les indications ne sont pas des plus claires et les magasins que l'on cherche, ne ressemblent pas tout à fait à ceux que l'on connait). Il faut en outre faire preuve de patience. Après une demi-heure d'embouteillage, on ne trouve pas. Au moment où je renonce et demande à notre chauffeur de faire demi-tour, il me dit : 'Wallente ! Your store'. Oui c'est bien le nom du magasin qu'on cherche. Bien vu lui dis-je. Comment peut-on y aller ? Nous sommes du mauvais côté. A peine le temps d'échanger ces mots qu'un flic nous siffle et demande à Savio ses papiers. Je comprends qu'il lui dit que nous n'avons pas le droit de stationner (il a vu des blancs dans la voiture, il veut du gasosas). Notre chauffeur s'énerve, et lui dit qu'on ne stationnait pas, qu'on n'est jamais descendu de la voiture)... La file de voiture d'allonge derrière nous et les coups de klaxon s'intensifient. Le flic cède, on peut y aller. Tout cela pour pas grand chose, le magasin n'a rien d'extraordinaire, on y trouve de tout et de n'importe quoi. Mélanie a trouvé un 'balai espagnol rotatif' (chinois en l’occurrence) trop trop bien. Elle a pu jouer avec une bonne partie de l'après-midi. Nous avons ensuite testé un petit restaurant au pied de notre immeuble. 'Bel France'. Il n'y a de France que le mot. Plutôt des spécialité libanaises. Ce n'est pas mauvais. Cher évidement avec un petite note à $160 pour 3 hamburgers et deux picanhas (prononcer picagna, découpe de viande de boeuf). Et puis nous sommes allés jouer au tennis avec Hugo au club des Coqueiros pas très loin de chez nous. Sympa. Hugo prendra des cours le vendredi après-midi. Quentin, un collègue est venu manger le soir. Il est venu avec pleins de cadeaux de France (il a atterrit le matin même). Des capsules nespresso, qui coûtent 5 fois moins cher en France qu'ici, des attaches pour cadre et du fromage de chez nous ! On a ouvert une bonne bouteille de Bordeaux histoire de faire honneur au fromage de Brie bien dégoulinant et bien odorant.

La nuit fut courte. La piscine en face de notre immeuble s'est transformée en night club les vendredi et samedi soir depuis quelques temps. Hier, il y avait aussi la fête dans une maison au pied de l'immeuble. Nous avons donc pu apprécier la 'compétition' sonore (qui est capable de faire le plus de décibels en un temps donné) jusqu'à 4 hr du matin. Et le réveil a sonné à 6h00... Dur dur. Je réveille Lou, on prend la voiture, direction les mousseques à l'est de la ville. Comme la semaine dernière, un collègue brésilien, un de ceux qui s'occupe d'une association évangéliste qui distribue de la nourriture (et la bonne parole) aux enfants de ces quartiers vraiment pauvres, nous a donné rendez-vous près du Shoprite. Au moment, où l'on doit s'engager sur la piste, je vois les policiers en bleu sombre arrêter la voiture d'André. Ceux-là, ce sont ceux qui ont la mitraillette, ceux avec qui tu n'as pas envie de rire. Problème, je ne sais pas où aller, alors comme un idiot je me gare derrière André... Et un des flics vient me voir. Je ne suis pas 'complètement' en règle. En gros, je n'ai pas le permis de conduire Angolais. André parlemente pour moi, et au bout de 10 minutes, il me dit qu'ils demandent $30 mais qu'il ne donnera pas plus de $10. Moi, j'étais déjà prêt à donner mon argent, mes vêtements, mes lunettes voire ma fille, tellement le monsieur il me faisait peur... André leur donne 1000Kz ($10). On repart donc avec un peu de retard à l'intérieur des terres. C'est André qui conduit ma voiture qui fort heureusement est un 4x4. La route est très mauvaise et il a beaucoup plu vendredi. Par endroit, les roues sont submergées par la boue.

Je prends quelques photos de la voiture. Les maisons, sont des murs en parpaing sans fenêtre, où les toits, quand il y en a, sont faits de quelques tôles ondulées.


Carcasses de voiture, abris sommaires,
 maisons inachevées,
 ordures jonchant les sols,
 quelques 'magasins',
 et ce qui est impressionnant, ces murs de bétons que l'on voit à perte de vue, jusqu'à l'horizon...

Il y a un terrain à vendre...

Nous arrivons enfin sur un terrain acheté par l'association où à terme, il y aura une classe, un dispensaire et un temple. Une partie des enfants est déjà là.
Nouveauté: on se met en cercle en se tenant la main. Et là un pasteur ou un évangéliste commence à parler et dire des ' O senhor Jesus Christ'. Lou me regarde avec des grands yeux... C'est vrai que pour l'athée patenté que je suis, la situation est pour le moins incongrue. Peu importe frère Xavier et Sœur Lou sont acceptés...

Pendant que certains adultes s'occupent des enfants en jouant avec eux et/ou en faisant un 'poil' de prosélytisme, que d'autres suivent des cours de religion j'imagine, nous nous attelons à préparer le petit-déjeuner pour 500 enfants. Cela prend bien 1.5hr à 2 hr. Un verre de lait au chocolat et un pain. Sans aucun doute, le meilleur repas de la semaine pour eux.





Il est bien écrit République Angolaise, ministère de l'éducation, école primaire. Certains de ces enfants vont à l'école.
La préparation du petit-déjeuner est terminée, on demande aux enfants de se mettre à la queue-leu-leu. La plupart en ont assez d'entendre les 'Jesus è bom', ils n'ont qu'une envie, boire et manger.




Dès qu'un enfant a son verre et son pain, on le fait sortir de l'enceinte. Ce sont les enfants en jaune (TROPAS DE CRISTOS) qui gèrent les sorties, ceux qui font partie de la communauté.


La photo suivante doit normalement susciter chez les filles un : 'il est trop mignon!'.

 J'adore le gamin sur le dos de son frangin.


 On voit Lou en pleine action qui distribue du pain accompagnée de sa camarade italienne Bianca



Quelques enfants restent jouer. Ils font un cercle et balancent leurs chaussures au milieu puis se jettent un linge. Je n'ai pas encore tout compris...


La fatigue prend le dessus, il est temps d'aller faire la sieste au soleil. Je pense que le prochain épisode sera écrit par Mélanie...

Frère Xavier

jeudi 25 octobre 2012

De nos fenêtres...

Nous sommes au dixième étage, nous avons une vue incroyable sur la ville... Nous suivons au quotidien la transformation de cette ancienne ville coloniale en capitale économique africaine. Les grands immeubles de bureaux aux architectures les plus audacieuses font de l'ombre aux anciennes maisons coloniales. Les temps ne sont pas à la préservation du patrimoine architectural, il faut faire de la place et les vieux bâtiments désuets et délabrés occupent un terrain aujourd'hui bien trop précieux pour les promoteurs. Alors on rase et on reconstruit, "c'est l' jeu ma pauvre Lucette".

En exemple, si vous avez du temps à perdre, un article paru dans le Monde: 

 

 
Voici le projet de construction du centre Luanda Shopping, juste à côté de chez nous, pharaonique!


 

Le mausolée de Neto, notre Tour Eiffel angolaise...


Un parc... bein oui ça donne pas trop envie d'aller s'y ballader...


Les maisons luxueuses et gigantesques du quartier Alvalade, à nos pieds (eh eh!). Des gardiens sont embauchés pour assurer la surveillance 24h/24... Passionnant comme métier!

Le cinéma Karl Marx, aucun film n'y est jamais projeté... En même temps, le confort y a l'air sommaire... Par contre, des jeunes traînent devant une bonne partie de la nuit, voiture ouverte et musique à fond. De la disco très souvent, l'autre soir c'était les Gun's N' Roses, mieux messieurs!


Pour rivaliser avec le bruit des jeunes, la piscine Alvalade organise des soirées gigantesques et fait venir un groupe... Du mercredi au samedi, les murs de nos chambres vibrent aux sons déformés par le vent ": 
Aquí se queda la clara, La entrañable transparencia, De tu querida presencia, Comandante Che Guevara.
Et cela dure jusqu'au petit matin... Comme nous ne pouvons pas y faire grand chose, la notion de tapage nocturne doit être un concept très occidental, nous allons dormir dans la salle de jeux de Zoé qui n'a pas de fenêtre... Super!


Et malgré tout nous ne renonçons pas à aimer cette ville. Il y a tant à y voir, c'est une vraie fourmilière en activité... Partout ça bouge, ça travaille, ça marchande, ça chante, ça crie, ça s'interpelle, ça se bat parfois... Voici en exemple nos éléphants bleus locaux: les laveurs de voitures. Toute la journée la file de luxueux 4x4 ne désemplit pas. Les laveurs récurent jusqu'à la nuit, et tout ça à l'huile de coude!



Et chaque soir, à 18h, Luanda nous offre son magnifique coucher de soleil, au-dessus de la résidence Impala (TOTAL) et des musseques (bidonvilles)...




Allez, on vous fait visiter...


Je l'ai promis à certains, la visite de notre chez nous... Bon on a attendu de ranger un peu parce qu'un chez nous Riou reste un chez nous Riou...

La chambre des grands Riou , un peu dépouillée...



La chambre du Mini Riou Hugo...




Montre moi ton bazar, je te dirai qui tu es... ou les détails de la chambre de Hugo






La chambre de Lou... entre l'enfance et l'adolescence... Vous remarquerez l'ordre qui y règne. C'est à la limite de la maniaquerie... Mais de qui tient-elle????






Zoé quant à elle n'a pas vraiment de chambre. Elle dort sur le palier (oui oui, vous pouvez faire un signalement à enfance en danger...). Mais elle a une petite salle de jeux pour elle toute seule! Bon elle a moins la culture du rangement que sa sœur...



Notre salle, avec en son centre, une énorme télévision... L'expat va nous changer les amis! Mais nous sommes contents malgré tout d'avoir toutes les chaines de canal+, France 2 et France 5, arte et Tiji! Non, nous n'avons pas TF1, nous ne sommes pas corrompus à ce point... Par contre nous devenons accros à "Faites entrer l'accusé". Quand nous rentrerons en France, nous prendrons un abonnement au magazine Détective...






Bon, je veux pas dire mais vous dérangez un peu Zoé là....
Vous avez remarqué les fauteuils? Ce sont presque les mêmes que ceux de Joé et Chandler dans Friends! On a adoré dès qu'on les as vus :) A Noël on achètera toutes les saisons d'Alerte à Malibu...

Le week-end dernier nous sommes allés acheter des objets d'art angolais chez une française qui connait des artistes locaux et qui organise une expo plusieurs fois dans l'année. Nous avons pu acheter de quoi égayer nos murs... Bon le souci c'est que nous ne savons pas encore comment les fixer aux murs, c'est ballot!

 Bon celui-là ma mère déteste... Si si maman, tu détestes!


Mais ça elle adore!