Le boulot-bouchon-dodo

Nous voilà déjà à une semaine de la reprise. Certains diront "pas trop tôt! Ils n'ont pas l'habitude de bosser ces fonctionnaires!" Eh Eh!

Un petit bilan chronologique de la semaine s'impose, vous verrez on ne s'ennuie pas ici...

Lundi: journée de pré-rentrée pour moi. Xavier garde les enfants ce matin (bien fait!). Comme tout le monde me parle des embouteillages monstrueux dans le sens Sud-Centre et que je ne veux pas être en retard pour la grand messe de rentrée, je pars à 6h00 pour 8h30 (gloups) et j'arrive à l'école à..... 6h20... (re-gloups). Et bien oui, les angolais sont encore en vacances eux! Et tout comme à Paris au mois d'aout, ça roule bien (pour le moment...). L'école est ouverte mais il n'y a personne. Le temps est long parfois... Pré-rentrée bien sympathique qui m'a réconciliée avec ma journée. Les collègues sont très sympas et accueillants. Nous sommes 25 à l'école et l'équivalent dans le secondaire. Retenir tous les prénoms le premier jour relève du casse-tête. Le directeur de l'école nous informe que les stages de formation continue se passeront à Maurice, mais où sont les papiers d'inscription?!

L'après-midi je récupère les enfants dans ma classe (et oui, les bonnes choses ne durent pas) et je tente de me dépatouiller avec les cartons de matériels livrés le matin même (et commandés en France en février dernier). Evidement, je tombe sur la commande pourrie où il manque des cartons. Les enfants n'auront pas de stylos le lendemain, est-ce un problème?

A 16h45, je suis complètement exténuée, affamée (bein oui j'ai oublié de prendre un truc à manger, normal). Je n'ai rien préparé pour la rentrée des élèves, les enfants commencent à "s'impatienter" (donc à mettre le souk dans ma classe, se chamailler, me harceler), je décide donc d'appeler un chauffeur pour rentrer. 

17h45, pas de chauffeur... nous attendons devant le portail de l'école. Je prends Zoé sur les genoux pour qu'elle se repose... Je jette un œil sur sa tête, mais oui, ce sont bien des poux! Horreur!!!! Vite j'appelle Xavier pour qu'il récupère le produit antipoux que j'ai eu l’extrême prévoyance de mettre dans les caisses (mais que j'espérais ne jamais utiliser, encore moins au bout d'une semaine!). 

18h45, il fait nuit, les moustiques débarquent, nous n'avons ni lotion répulsive, ni chauffeur... Je passe mes nerfs au télephone sur Xavier qui, bien sûr, n'y est pour rien, mais qui a dit oui pour le meilleur et pour le pire (et puis je rappelle que c'est une preuve d'amour que de s'énerver à tort sur son chéri, n'est-ce pas Lionel?)

19h15: ouai!!! un chauffeur! Je fais la gueule...

20h15: Xavier nous attend devant la porte, bein oui j'avais les clés du bungalow... Et... Il a oublié la lotion antipoux dans la voiture de son chauffeur! Normal....

Mardi: c'est la rentrée...

Je ne vais pas répéter ce que j'ai déjà publié sur le blog. La rentrée s'est très bien passée pour les enfants. Lou et Zoé ont des maîtres. Elles sont ravies! 

Dans ma classe, 15 élèves sur 22 sont présents. Certains français ont dû différer leur arrivée à cause des élections angolaises. Certains angolais vivent au rythme scolaire angolais et ne viendront que la semaine prochaine. D'autres enfants n'arriveront que bien plus tard... Il y a 10 angolais, 9 français, 1 marocain, 1 portugais, 1 libanaise, tous francophones. Les prénoms sont ensoleillés: batista, siba, kyomi... L'ambiance de classe est sympathique.

Les cours à l'école se déroulent en trois grands créneaux de 7h30 à 12h50. Le rythme est soutenu! L'après-midi je travaille en classe en attendant Hugo qui termine à 15h30. Les mercredis et vendredis, nous pourrons rentrer tôt puisqu'il n'a pas cours l'après-midi!

Après la classe, nous pouvons croquer dans le sandwich que nous avons préparé la veille. C'est frugal mais ça fait du bien! Il y a une boulangerie qui vend des choses sympas mais je ne veux pas que les enfants en consomment de trop. Néanmoins, nous avons décidé de leur acheter un bon de 500 KZ chacun (soient 5$) pour la semaine. Avec cela ils ne pourront s'acheter que deux petites viennoiseries ou une salade. Bien entendu, il faudra les mériter! (ah... Carotte, que ferions nous sans toi?)

Mercredi...

Après l'école je tente une sortie course au supermarché Kero. C'est immense et on y trouve de tout. Je suis super fière de moi, tout un caddie pour 300$, c'est presque pas cher! Bon d'accord, le lendemain nous retrouverons la viande fraiche toute verte et odorante dans le frigo... 50$ à la poubelle!

Jeudi...

Sur la route de l'école, le chauffeur me dit "là je crois accident... je crois mort...." Je comprends pas tout. Et puis au bout de 100m, on change de file. Un gars git dans un bain de sang sur la file de gauche. Un simple plot posé à un mètre du corps évite que les voitures lui roulent dessus. Personne ne tente de lui venir en aide. Il est là, sur l'asphalte, et les voitures l'évitent de peu sans ralentir. Heureusement les enfants n'ont rien vus, je leur avais ordonné de se cacher les yeux. Mais ça les a quand même bien perturbés. Quant à moi j'ai cru vomir mon petit déjeuner. Ce ne sera pas la dernière fois que nous serons confrontés à la mort. Les angolais ne sont pas prudents. Ils déboulent à deux en motos comme des dingues sans casque, s'entassent à 30 sur un pick-up, marchent sur la route... Le pauvre bigre a traversé comme chaque matin la 2x4 voies rapide. La passerelle n'était pourtant pas loin. Le soir en rentrant, c'est un groupe de 6 enfants qui traversera à peu près au même endroit, esquivant comme des toréadors les voitures lancées à toute vitesse...

Vendredi... Cool, comme un vendredi et sa promesse de grasse matinée à la clé!

Samedi... Évidement à 7 heures je suis réveillée, maudite horloge biologique! Nous avons enfin notre chauffeur rien que pour nous. Il s'appelle Xavio (et oui moi aussi ça m'a fait rire...) et il est étudiant le reste du temps. Il veut devenir ingénieur dans le pétrole. Tu m'étonnes! Les études sont payantes (et très chères), il travaille donc pour les financer. Bon pour le moment il n'est pas très au point comme chauffeur. Il parle plutôt bien anglais mais il semble qu'il ne le comprend pas très bien (ou alors on parle vraiment comme des chèvres...). Le souci est qu'il ne nous dit pas quand il ne comprend pas. Il dit "yes madam Mélanie" ou "ok mister Xavier" et en fait il ne nous amène jamais là où on veut et quand on le veut. Il va falloir qu'on se mette au portugais assez vite! Ce matin nous devions aller à Moviflor commander des meubles pour notre appartement (que nous aurons un jour, oui, oui!). Ensuite, nous lui demandons de nous amener à PazFlor, Xavier devait faire un foot avec ses collègues. Il lui demande s'il sait comment y aller, Xavio répond "yes mister Xavier". Dix minutes après il nous demande où est le PazFlor... Xavier lui explique... Le chauffeur nous amène aux bungalows... Xavier était vert! Du coup pas de foot ce matin!

La suite de nos aventures dans quelques jours. Épisodes à venir:  notre voiture livrée lundi... Notre appartement le we prochain... 

Nettoyage des lunchbags... Les boites isothermes ne sont pas étanches!

Sur la route... Les taxis bleus que l'Ambassade de France nous demande de ne jamais utiliser!
Les marchés tout le long de la route...

Toujours le contraste angolais: un concessionnaire Porsche au pied d'un immeuble délabré. Quand le luxe cotoie la misère!